Ce n’est pas pendant ma formation à l’écoute que j’ai appris l’empathie. Car l’empathie, paradoxalement, constitue en fait mon mécanisme de défense numéro un. Dans mon enfance, chaque fois que j’avais peur ou me sentais en danger, chez moi ou dans un contexte religieux ou scolaire, je me servais de l’empathie. J’avais compris que si j’arrivais à cerner les pensées et les besoins de l’autre, je pouvais alors me sentir plus en sécurité.
Pour d’autres, l’empathie est sans utilité ; par exemple, pour quelqu’un qui travaille à longueur de journée dans un service des urgences surchargé de l’hôpital, il est important justement de ne pas entrer dans l’univers intérieur des centaines de personnes qui éprouvent un niveau intense de détresse physique et morale.