Pourquoi fonctionne la Psychothérapie Centrée sur la Personne ?
Voici une nouvelle explication qui ouvre la porte vers un nouveau paradigme de la psychothérapie
L’article ci-dessous propose une nouvelle explication au sujet des effets bénéfiques de la Psychothérapie centrée sur le client. Les explications de Rogers concernant les effets positifs de l’empathie sont remises en question. Une autre perspective, tout à fait passionante, est proposée par Fred Zimring. Il suggère l’idée d’un conflit intérieur entre monde objectif et monde subjectif.
Pour citer cet article:
Zimring, F. (1995). A new explanation for the beneficial results of Client-Centered Therapy: the possibility of a new paradigm. The Person-Centered Journal. Vol. 2, n°2. Traduction en français par Jean-Charles Terrien pour le compte d’ACP-France, mai 2025

Une nouvelle explication au sujet des effets bénéfiques de la psychothérapie centrée sur le client :
la possibilité d’un nouveau paradigme
Fred Zimring
Résumé. Dans cet article, l’idée habituelle, selon laquelle nos problèmes psychologiques sont causés par des sentiments et un experiencing dont nous n’avons pas conscience, est remise en question ; une compréhension alternative de la cause de nos problèmes est proposée. Pour être plus précis, l’explication de Rogers selon laquelle le succès de sa méthode repose sur la prise de conscience accrue de notre expérience est contestée. À la place, il est suggéré que nos problèmes proviennent de la nature de notre cadre interne plutôt que de sentiments dont nous n’avons pas conscience. Nos problèmes surgissent lorsque notre cadre de référence interne intègre principalement les normes objectives du monde extérieur et ne parvient pas à développer des aspects plus subjectifs. Nous verrons comment notre expérience est influencée par le fait d’être dans un monde plutôt subjectif ou à dominante objective, et nous étudierons la manière dont les conditions « nécessaires et suffisantes » et la « mini-culture » de la thérapie centrée sur la personne favorisent le développement de ces aspects subjectifs.
Pour lire l’article, il vous suffit de le télécharger gratuitement en cliquant ci-dessous.
****
En attendant, voici un avant-goût avec quelques extraits de l’article :
“Notre contexte phénoménologique existe dans notre verbalisation au moment présent, de la même manière que tout événement réel ou imaginé existe au moment où il est évoqué. Le contexte, c’est à dire le monde qui existe dans nos verbalisations, ne reflète pas un monde qui existerait déjà en nous.”
“Notre culture exerce de nombreuses influences sur notre monde intérieur. L’influence générale de la culture détermine la manière dont nous percevons le monde, et nous-mêmes en relation avec celui-ci.”
“Lorsque nous adoptons la conception culturelle égocentrique, nous nous percevons comme séparés les uns des autres et séparés du monde, ce qui nous conduit à ressentir de l’isolement et de la solitude. Cette conception du moi et du monde comme entités distinctes se transforme en une croyance, celle selon laquelle le monde du moi et le monde extérieur au moi sont séparés.”
“Un présupposé culturel important est que nous sommes des objets comme d’autres objets dans le monde. Croyant être des objets, nous nous vivons comme faisant partie du monde, généralement en interaction avec ce monde et contrôlés par les forces qui existent dans le monde objectif.”
“En raison du discours culturel général, fonctionner dans le monde subjectif est considéré comme sans importance, comme quelque chose à faire pendant son temps libre. Cela nous amène à ne pas prêter attention à notre fonctionnement subjectif, et à nous sentir coupables si nous ne fonctionnons pas efficacement dans le monde objectif, c’est-à-dire si nous nous occupons des aspects subjectifs de nos vies.”
“La Thérapie centrée sur le client augmente la quantité de contexte subjectif chez le client.”
“Un autre effet de l’empathie est qu’elle intensifie le récit du client sur des questions subjectives. (…) L’un des principaux effets de l’empathie est de renforcer le self du client. (…) L’empathie construit également le moi subjectif et réflexif du client lorsque, grâce à l’écoute active du thérapeute, sans hypothèses ni jugement, le client acquiert une nouvelle perception, une nouvelle synthèse ou une nouvelle réponse.”
Et une dernière citation tirée de la conclusion:
“Plutôt que d’être dus à ce que nous refoulons ou retenons en nous, nos problèmes sont issus de notre perception de la réalité, du type de contexte interne que nous avons créé pour nous-mêmes. C’est cette perception qui doit être transformée. (…) Au lieu de parler uniquement de l’évolution de certains sentiments, nous pourrions évoquer la façon dont le client apprend à faire confiance à sa subjectivité et à vivre davantage dans son contexte subjectif.”
L’auteur: Fred Zimring
Titulaire d’un doctorat obtenu à l’Université de Chicago en 1958, il a travaillé avec Carl Rogers au Centre de conseil psychologique. Il a enseigné à l’Université de Chicago jusqu’en 1979 avant de rejoindre le Département de psychologie de la Case Western Reserve University. Fred Zimring s’intéresse, sur le plan théorique, aux conséquences sur la personne de la thérapie centrée sur le client. sur le plan de la recherche, il s’est intéressé à l’impact sur le plan cognitif de l’expression des sentiments. Il a été co-rédacteur en chef de Person-Centered Journal, revue consacrée à l’approche thérapeutique axée sur le client. Il est venu plusieurs fois en France pour faciliter des séminaires de formation au PCAII puis à l’Université de Tours. Fred Zimring est mort en 2000
Pour aller plus loin:
Sur le même sujet, lire un article plus récent de Fred Zimring: titre titre titre en préparation
lien très bientôt ! Lire ici
Sur un autre sujet, du même auteur: Les idées pédagogiques de Carl Rogers. Lire ici.