
Auteur : Jacques Périé.
L’empathie est-elle le propre de l’homo-sapiens ou vient-elle de bien plus loin ? Voici un coup de microscope sur les neurones pour voir ce qui se passe lorsqu’il y a empathie. Et nous verrons aussi que tout n’est peut-être pas seulement dans le cerveau.
Aux origines de l’empathie : la notion d’empathie appliquée à la vie courante peut selon moi couvrir des attitudes très diverses. Déjà, il y a celle qui pourrait correspondre à une recherche d’efficacité dans toute transaction. C’est d’ailleurs dans cette perspective que j’en ai entendu parler pour la première fois, lors d’une session de formation du mouvement « Vie Nouvelle »2 , au début des années 70. Il nous était montré comment être plus opérationnel en s’efforçant de se placer du point de vue de l’autre, en essayant « d’entrer dans son propre esprit ». Cette attitude fleurit aussi en politique, parfois avec un certain cynisme comme vient de le faire Donald Trump, ce candidat aux primaires américaines du Parti Républicain, qui explique dans L’art du deal: « Je joue avec les fantasmes des gens ; ils veulent que ce qu’ils croient soit le plus beau, le plus grand, le plus spectaculaire. Et là, l’hyperbole ne fait jamais de mal. Alors, je leur en donne » (1). Et donc, il peut exister cette première déviance quelque peu machiavélique de l’empathie. On peut même y rattacher cette variante à l’œuvre dans la pratique qui consiste à rechercher dans les groupes humains (cadre de travail, associations, etc.) les lieux de pouvoir puis de se conformer à leurs codes aussi fidèlement que possible avec toute l’empathie voulue, pour gratter quelque privilège ou promotion.